LE MOT DU MAIRE
Hier, aujourd’hui, demain : même combat !
La première guerre mondiale devait être « la der des ders ». Dans la guerre en Ukraine, en découvrant par l’image la bataille meurtrière que se livrent les soldats des deux camps qui se terrent dans des tranchées à Bakhmout depuis plus de 6 mois, comment ne pas faire le lien avec la bataille de Verdun il y a plus de cent ans ?
A la fin de la seconde guerre mondiale, en découvrant le génocide perpétré par les nazis dans les camps d’extermination, la réaction unanime fut « plus jamais ça ». Depuis lors, combien de charniers avons-nous découvert, dont les derniers en Ukraine comme à Boutcha dans la banlieue de Kiev. Avant de partir les soldats russes ont assassiné hommes, femmes et enfants (plus de 400 victimes). Comment ne pas faire le lien avec Oradour sur Glane (plus de 600 exécutions) par la division allemande Das Reich qui traversait la France du sud vers la Normandie au moment du débarquement ?
L’histoire est donc bien un éternel recommencement. On emprisonne, on torture, on exécute, on réduit à l’esclavage.
Seuls les moyens techniques dont disposent les belligérants ont évolué. En 1914, l’aviation faisait ses premiers pas dans la guerre, d’abord de reconnaissance puis de combats. Aujourd’hui les drones ont fait leur apparition dans l’espace aérien, de reconnaissance ou de combat. Le pilotage se fait à distance, mais les populations civiles paient un lourd tribut aux technologies avancées.
Hier comme aujourd’hui, quels que soient les moyens mis à disposition des armées, il y a une constante : les victimes sont les mêmes, civiles et militaires qui n’avaient rien demandé sauf à vivre en paix. Cette paix rompue par le délire d’un dictateur, d’une idéologie, d’une faction. Cette paix qui s’acquiert au prix fort. L’histoire encore récente de notre pays en témoigne. Cette paix qui n’est jamais définitive nulle part dans le monde. Pas davantage chez nous en occident, y compris en France où l’on cultive à souhait l’art de l’exception avec une bonne dose de naïveté ou de refus de voir la réalité en face en prétendant que les catastrophes s’arrêtent à nos frontières.
Dans son message à l’occasion de la commémoration de l’armistice du 8 mai 1945, le ministre des armées l’a opportunément rappelé : « Ecoutons les survivants et les vétérans qui nous transmettent la mémoire de leurs compagnons pour que leur témoignage inspire ceux qui s’imaginent leur liberté pour définitivement acquise. »
De ce conflit en Ukraine, l’Union Européenne faisant office de bouclier contre l’envahisseur sortira sans doute renforcée. Une bonne raison pour pavoiser à ses couleurs aux côtés du drapeau Français.
Dans les siècles de l’ignorance,
Les hommes se sont faits la guerre.
Dans le siècle le plus éclairé,
Ils veulent se détruire.
Quelle sera enfin la science,
Le régime, l’époque, l’âge
Où les hommes vivront en paix ?
Olympe de Gouges
Plus de 200 ans plus tard, nous n’avons toujours pas répondu. Pourtant, y a-t-il dans le monde, sur la terre une question plus essentielle que celle-ci ?
Sans hésitation, NON !
GM 20 juin 2023