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Christophe II (1607-1640), devint plus sage avec l'âge


Après l'assassinat d'Yves IV, en 1592, il ne restait qu'un héritier mâle parmi les d’Allègre : c’était son cousin Christophe II.
Né en 1565, il est le seul fils de Christophe Ier (frère d'Yves III) et d'Antoinette Duprat qui ont eu quatre filles : Anne, Madeleine, Marie et Marguerite.
A l'âge de 22 ans, il était déjà l'un des principaux chefs royalistes. De son château de Blainville, en Normandie (possession des d’Allègre depuis Gabriel de Tourzel, au début du XVIème siècle), Christophe II d’Allègre harcelait les ligueurs, pillait les campagnes, terrorisait la population.
"C'est l'homme le plus violent, le plus vindicatif, le plus irascible, le plus intraitable, le plus dangereux..." (Jean Ollier, abbé de Pébrac)
En 1591, il fut nommé gouverneur de Gisors (en Normandie) tout en continuant à se signaler par des actes odieux. On raconte à son sujet que, un jour, un officier de son armée, le lieutenant général Frontin avait eu la mauvaise idée de vouloir lui tenir tête. Christophe II le fit asseoir sur un baril de poudre, mèche allumée. Le malheureux avait pour prendre une décision, le temps que mettrait la mèche à se consumer.


Christophe II assassin


Devant une telle conduite, le roi Henri IV lui retira sa charge de gouverneur (mars 1592) pour la donner à François de Montmorency (ou baron de Hallot) qui était réputé pour sa bravoure et sa droiture qu'il avait montrées à Arques et à Yvry.
Aveuglé par la jalousie, Christophe II ne tarda pas à se venger, il quitta son château de Blainville avec un groupe de ses sbires pour se rendre chez Hallot qu'il tua sur le champ (12 septembre 1592).
Le 12 septembre 1592, au matin, il quittait son château de Blainville, véritable "repaire de picoreurs" et se trouvait le lendemain à Vernon, où Montmorency se rétablissait des suites d'une grave blessure. Christophe II demande à le voir. Ne se doutant de rien, Montmorency descend aussitôt, péniblement appuyé sur des béquilles. A la vue de l'infirme et sans répondre même à son salut des plus "gracieux et courtois", Christophe II, "la teste couverte", prononce ces simples mots : "Monsieur, il faut mourir" et aidé de ses complices, il lui porte de multiples coups de poignard ou d'épée sur le Corps, qui le laisse "mort sur place".
(Pierre Taisan de l’Estoile)

Une famille née sous le signe de la dague et de l'épée : la même année, à 3 mois près, en juin 1592,  son cousin Yves IV était assassiné à Issoire avec sa maîtresse Mme d'Estrées.


Christophe II en exil

 

Ce meurtre eut un tel retentissement que pour échapper à la justice, Christophe II préféra s'enfuir en Italie. En France, il fut condamné par contumace par le Parlement de Caen "à être tiré et démembré par quatre chevaux, sa  teste  et sa main droite séparées et mises sur un pont (à Caen) et les autres membres placés aux quatre portes de la ville."



Le retour de Christophe II


Après plusieurs années d'exil en Italie, Christophe II ayant bénéficié de lettres de grâce de la part de Henri IV, rentra en France. Mais il jugea plus prudent de s'établir à Allègre plutôt qu'à Blainville (1605).
Christophe II marquis d’Allègre, change de comportement
Il épouse Louise de Flaghac, le 27 avril 1608, elle est dame de Flaghac, de Salzuit, Aubusson, Aurouse, etc... Ils auront 8 enfants: Claude Yves, Emmanuel, Pierre, Louis, Claude-Christophe, Annet, Anna et la plus jeune ,Marguerite. Sous l’influence très positive de la marquise, il s'attacha à faire oublier ses torts passés et réussira à merveille à se faire accepter de la population. Il fondit l'hôtel-Dieu d'Allègre "dans lequel seront soignés les pauvres malades et où les enfants apprendront à lire écrire." Actuellement les bâtiments sont occupés par la maison de retraite (EHPAD).
Il mourut en mai 1640 au château d'Allègre. C'est son fils Claude Yves de Tourzel qui prendra la succession.

Sa veuve, la marquise douairière Louise de Flaghac était une femme très pieuse, elle était une confidente de la mère Agnès de Langeac (1602-1634). En 1650 elle fit édifier la nef de la chapelle Notre Dame de l’Oratoire qui prend ainsi sa forme définitive. Sur le côté nord-ouest elle se fit construire une ouverture "la porte de la marquise", aujourd'hui murée mais bien visible. Elle fit également peindre sur les murs de la chapelle une litre funèbre avec les armoiries de feu son mari.


Litre de la Chapelle N D O
Au dessus du chemin de croix une litre fait le tour de la chapelle Notre Dame de l'Oratoire depuis 1650

La marquise décède en 1671, laissant le souvenir d'une femme pieuse, d'une grande douceur et simplicité, compatissante aux malheurs d'autrui. Elle a joué un grand rôle dans l'assagissement de son mari.

Arbre généalogique des Tourzel

 

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