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 b-marcet Baptiste Marcet naît au Puy en 1883 dans une famille originaire d'Allègre où, après le décès de sa mère en 1889, il est élevé par son oncle, Victor Coudert, qui exerçait la profession de boulanger. Victor Coudert fut également maire de 1896 à 1900 ; il avait battu Emmanuel Grellet de la Deyte au terme d'une élection disputée qui avait opposé les « rouges » aux « blancs » dans un climat passionnel, mais où, également, des considérations locales avaient joué un rôle certain : ne dit-on pas que l'une des causes de l'échec du Baron fut sa décision de planter le communal situé au sommet de Baury où, jusque là, les nombreux habitants de la commune dépourvus de terres venaient faire pacager leur maigre bétail ?

L'enfant Baptiste Marcet apprend à se mesurer aux combats de la vie : il fréquente l'une des deux écoles qui se disputent alors l'éducation des enfants, l'école publique dans son casoù il l'élève du maître d'école Fournier ; d'ailleurs, il sera reçu premier du canton au certificat d'études primaires, ce qui lui vaut la remise d'un écu d'or par le député Charles Dupuy en personne. Pendant les vacances scolaires, il est placé chez des agriculteurs où lui sont confiés des travaux annexes de la ferme, la garde des troupeaux en l'occurrence. L'influence de son oncle, qui était radical, éveille sa conscience sociale : dans sa boulangerie, celui-ci avait supprimé le travail de nuit des ouvriers, ce qui lui avait valu une certaine renommée. Baptiste Marcet commence à se frotter au monde du travail comme porteur d'eau sur le chantier de construction de la voie de chemin de fer ; il donne aussi un coup de main au secrétaire de mairie et il répare les serrures.

En 1899, il quitte Allègre pour partir en apprentissage chez un autre oncle, forgeron à Saint Rambert-sur-Loire. A partir de là, il va se consacrer à sa vie professionnelle, puis à ses engagements politiques et syndicaux qui aboutiront à la création de la Fédération des Mutilés du Travail.

A la fin de sa vie, malade, Baptiste Marcet, qui habite à Terrenoire, se rapproche de sa fille Elise, née en 1914, qui réside à Allègre où son époux est percepteur. Il est hospitalisé à Allègre et décède le 10 mai 1964.Venus de tous les départements, avec leurs drapeaux, les Mutilés du Travail lui font de grandioses et émouvantes funérailles auxquelles assistent 3 000 personnes.Son gendre, André Preynet, aujourd'hui âgé de 94 ans, qui, après Allègre, fut receveur municipal à Saint-Etienne, possède toujours une maison chemin de la Source.

Le 16 avril 1967, la commune et la Fédération des Mutilés du Travail rendent hommage à l'action de Baptiste Marcet en érigeant, à proximité de la mairie, une stèle à son effigie, devant laquelle, depuis près de 50 ans, viennent régulièrement se recueillir des délégations d'associations de mutilés du travail et d'accidentés de la vie en provenance de toute la France. En 1974, la commune honore sa mémoire en donnant son nom à la "montée des Côtes" où est érigée la stèle. C'est dire si le souvenir de Baptiste Marcet, homme exceptionnel, est demeuré vif à ce jour.

JLF 20 05 2011